C’EST LE PERFECTIONNISTE
«C’est une perfection de n’aspirer point à être parfait» Fénélon
J’ai le plaisir d’accueillir une invitée cette semaine.
Il s’agit de Sylviane Jung du blog SOS stress.
Elle va nous parler d’une qualité qui peut devenir vite un défaut !! le perfectionnisme.
Généralement, on discerne deux types de perfectionnistes, le perfectionniste «sain» et le perfectionniste «toxique»
Voici quelques exemples qui vous aideront à comprendre la différence
Les deux types
Il n’est pas quelqu’un d’heureux, il est d’une exigence diabolique à son égard, et évidemment à l’égard des autres, pour lui tout est blanc ou noir et il est d’une rigidité inflexible dans ses comportements. Le changement l’effraie au plus haut point
Il sait qu’il va devoir s’adapter aux circonstances , il est flexible, il sait qu’il va rencontrer des problèmes et saura y faire face calmement. Pour lui les erreurs sont inévitables et sources de progrès, pour lui ce sont des défis pas des catastrophes
Le PERFECTIONNISTE «toxique» n’envisage même pas l’échec, le plus petit échec pour lui est synonyme de tsunami existentiel, toute sa vie est fonction de ses réussites, il ne voit et ne vit que dans cet objectif
Le PERFECTIONNISTE «sain» sait que la vie est rempli de grands hommes qui ont raté des centaines de fois avant de réussir leurs projets
Le PERFECTIONNISTE «toxique» est perpétuellement dans le contrôle car il veut tout «bétonner» afin de n’être JA-MAIS pris en défaut et si c’est le cas son univers s’écroule totalement même pour ce qui peut vraiment paraître une broutille
Le PERFECTIONNISTE «sain» se fixe des objectifs REALISABLES et les échecs sont pour lui des défis, une manière de revoir sa copie, il tire la leçon de ses erreurs et revoit son projet en conséquence. Rater est pour lui une chose naturelle et inévitable
Le PERFECTIONNISTE «toxique» est un véritable tyran au travail, jamais content, toujours à «pinailler», «couper les cheveux en quatre» jamais content, voyant la petite virgule qui manque ou une «lettre» en trop, enfin vous l’aurez compris un ENQUIQUINEUR DE PREMIÈRE
Le PERFECTIONNISTE «sain» vise l’excellence pas la perfection et au travail c’est quelqu’un d’appliqué qui fait du mieux qu’il peut et qu’il sait. Il délègue à ses collaborateurs ou collègues et les gens l’aiment bien
Le PERFECTIONNISTE «toxique» fait tout lui-même et/ou revoit tout car il n’a confiance en personne, il peut même être atteint de Troubles obsessionnels Compulsifs (TOC) car il peut vérifier et re vérifier son travail jusqu’à épuisement. C’est un obsessionnel
Le PERFECTIONNISTE «sain» sait s’arrêter et reprendre des forces , il sait prendre du plaisir même si parfois il peut travailler tard le soir (par ce qu’il faut donner «un coup de collier») ou le week end. C’est exceptionnel
On pourrait continuer la liste sur des pages et des pages car c’est un sujet qui touche aujourd’hui toutes les couches de la société et qui a inspiré de nombreux psychologues et thérapeutes.
LE PERFECTIONNISTE «toxique» peut l’être dans son travail, chez lui, dans le sport, en famille, dans son milieu social enfin partout. Les hommes et les femmes sont à égalité dans la course à la perfection avec un léger avantage aux hommes car ces messieurs préfèrent généralement plus la compétition que les femmes
Ce sont des êtres perpétuellement stressés, anxieux et pour eux plaisir et bonheur sont deux mots complètement étrangers à leur vocabulaire
Si vous vous êtes reconnus dans quelques traits du perfectionniste «toxique» bravo car il n’y en a pas beaucoup qui s’en rendent compte car pour eux le perfectionnisme est une super qualité ça l’est dans le cas du perfectionniste sain)
Il serait bien sûr souhaitable de se faire accompagner par un professionnel pour un travail sur la confiance, les croyances enfin en résumé sur l’estime de soi
Cependant, si vous faites partie des perfectionnistes toxiques qui veulent s’en sortir alors je vous conseille d’y aller lentement pour ne pas vous stresser encore davantage
QUELQUES ASTUCES QUI MARCHENT
Tous les soirs avant de vous endormir, prenez l’habitude de vous FÉLICITER pour 3 petites choses (que vous augmenterez au fil des semaines à 5, 6 …) que vous avez accomplies dans la journée (vous avez pris le temps d’aller chez le coiffeur, vous avez accompagné vos enfants à l’école, fait une machine, jouer sur l’ordinateur (eh oui !) etc … tous les soirs
Faites des choses que vous ne faites jamais, prenez un chemin différent pour aller au travail, mettez une chemise rose, coiffez-vous différemment plus comme ci et moins comme ça …)
Avant de vous lancer dans un projet ambitieux demandez-vous :»est-ce possible à réaliser ça en … ? « et si vous voyez que ça ne l’est pas fixez-vous un objectif RE-A-LI-SA-BLE
Je remercie Christian de m’avoir accueilli sur son blog et je vous donne RV dans quelques semaines sur mon blog sos-stress.com pour la suite de cet article qui s’intitulera
COMMENT SE SORTIR DES PIÈGES DU PERFECTIONNISME
Et maintenant
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Bonjour Christian et bonjour Sylviane,
J’aime bien la définition du perfectionniste toxique. J’en connais une pour qui tout est blanc ou noir et qui est rigide…
Et j’ai tellement reconnu quelqu’un d’autre de pire encore : la personne qui passe derrière tout, qui ne délègue rien du tout tout en ayant toute une équipe qui travaille pour elle, et cette personne n’a aucune limite de temps. Ce qui prendrait normalement deux heures en prendra six ou huit avec cette personne tellement il faut atteindre la perfection. Non pas facile le perfectionnisme…
Visons donc la normalité et au maximum le perfectionnisme sain!!! Plus que ça, c’est trop.
J’ai bien hâte de voir la suite sur ton blog.
Amicalement,
Sco!
P.S. Merci Christian d’avoir invité Sylviane!
Bonjour Christian et Sylviane,
Alors je ne suis pas vraiment d’accord avec ce que tu dis Sylviane mais je suis tout à fait ouvert à la discussion 🙂
En quoi un perfectionniste sain est un perfectionniste ? J’avoue ne pas comprendre. Je pense que le terme me dérange. Etre perfectionniste n’est pas positif du tout. Et un perfectionniste sain, dans ta définition, n’est pas un perfectionniste selon moi. C’est simplement une personne qui aime le travail très bien fait et qui prend du recul sur lui-même pour pouvoir prendre des pauses, apprécier ce qu’il fait, accepter d’échouer… ce que le vrai perfectionniste ne fait pas.
Tes conseils sont très bons. Je rajouterais également le fait de déléguer. Le perfectionniste va souvent vouloir tout faire lui-même alors qu’il n’aura pas toujours les capacités. D’où l’intérêt de déléguer à des personnes plus qualifiées.
Bien amicalement,
Dorian
Merci Sylviane pour cet excellent article,
je me rangerais de l’avis de Dorian qui ne croit pas qu’un perfectionniste sain est un véritable perfectionniste.
Celui qui cherche constamment à s’améliorer trace son chemin sur une route dont il ne connait pas la destination.
Celui qui cherche la perfection recherche le bout du chemin et donc la mort. La recherche de la perfection est quête morbide car tout ce qui est parfait est quelque part mort.
Alors pour terminer sur une note gaie « Vive les imperfections ! »
Vincent
Bonjour Sylviane,
Excellent article ! Il y avait vraiment matière à en faire un sur ce sujet et tu l’as bien traité. J’ai remarqué que manque de confiance et perfectionnisme vont ensemble bien souvent ! Car quelqu’un qui n’a pas confiance en lui déteste qu’on le prenne à fauter et généralement comme tu le dis si bien, il se bétonne. Très rapidement, il devient vite ennuyeux. La fantaisie, l’amusement, la « déconnade » ne faisant pas partie de sa vie.
Tu sais on rencontre ces gens souvent dans les métiers assez difficiles qui demandent beaucoup de rigueur. Le perfectionniste toxique peut rapidement devenir caractériel.
Pour moi un des meilleurs médicament c’est d’arrêter de se prendre au sérieux et de prendre tout au sérieux. Quand on commence à penser à l’impermanence des choses, à notre vie si fragile, on se dit que ça ne vaut vraiment pas le coup de se rendre malade
à vouloir être parfait.
Bonjour Fabrice,
Tout à fait d’accord avec toi quand nous avons confiance en nous-mêmes pas besoin de « bétonner » et de toujours craindre que les autres devinent nos faiblesses ou notre vulnérabilité
Quant nous nous acceptons avec nos parts de lumière et … d’ombre la vie devient plus facile, plus transparente et plus joyeuse
Personne n’est ni tout blanc ni tout noir mais les perfectionnistes « toxiques » ne savent pas que la TV couleurs existe depuis plus de 30 ans, ils voient tout en sombre et enquiquinent leurs proches avec leurs manies qui dégénèrent parfois en TOC
Salut Sylviane, salut Philippe,
Bon, la dernière fois que j’ai mis une chemise rose on m’a tapé sur les fesses, donc maintenant, j’évite.
Moi, je connais un gars qui cherche « sa » perfection dans une des ses principales activités, mais qui n’est pas perfectionniste pour le reste (au grand dam de son épouse, d’ailleurs).
Il n’est pas casse-pieds avec les autres, mais c’est vrai, un peu trop exigeant vis à vis de lui et donc, souvent trop stressés.
C’est un peu le perfectionniste intermédiaire.
A propos, on peut le retrouver dans cette petite citation de Coluche:
« L’art du comique, c’est donner l’impression qu’on fait n’importe quoi quand on a travaillé dix heures sur une mimique ou une phrase. »
@mitiés.
Christian.
Bonjour Christian,
Je considère personnellement que les perfectionnistes sont parfois très toxiques pour certaines choses et moins pour d’autres mais de toute façon tous ont en commun le manque de confiance en eux et je n’ai jamais cru que Coluche faisait n’importe quoi et tous les Grands en tout passent beaucoup de temps à peaufiner et re-peaufiner leur travail et ceux qui disant que l’on peut gagner des millier d’euros assis sur sa chaise devant l’ordinateur en travaillant seulement 4 heures/semaine sont de gros menteurs et tu vois de qui je veux parler n’est-ce pas ?
Noooon, j’vois pas, des noms, des noms 😀 😀 😀
J’aime beaucoup la formulation « qui ne veut jamais
être pris en défaut ». J’ai vécu 8 ans avec un perfectionniste
et j’ai mis du temps à comprendre que ce n’était peut-être
pas moi qui faisait mal les choses mais l’autre qui ne
pouvait accepter le moindre changement à son programme.
Bref, pas d’ajustement créateur avec moi qui suis un peu
trop dedans parfois…j’ai beaucoup appris!
http://www.forme-sante-ideale.com/nettoyage-energetique-avez-vous-besoin-petit-menage-de-printemps/
Bonjour Hannah,
C’est drôle car je disais justement à ma fille hier (ce n’est pas vieux) que elle et moi avions toujours tendance à nous remettre en question mais parfois il s’agit d’un autre avertissement quant à moi c’est celui de prendre de la distance par rapport aux personnes avec lesquelles nous sommes confrontées et aussi de se dire : »mais finalement, ce n’est pas moi qui ait un problème, ce sont elles » évidemment que si nous les avons « attirées dans notre vie » il y a une raison mais pas toujours celle que tu évoques
Bonjour Christian et Sylviane,
Perfectionniste, je ne l’ai jamais été. Il n’y a que ma petite fille qui pense le contraire.
Elle pense que je suis maniaque, mais cool.
Article qui fait réfléchir, tout à coup…Et si je l’étais?
Amicalement
Charlotte
Bonjour Charlotte,
Et oui, ce sont mes enfants à moi aussi qui m’ont fait réfléchir sur la question et la conclusion a été … douloureuse, j’ai été une perfectionniste « toxique » pendant des lustres sans m’en rendre compte et c’est là un vrai problème car la plupart du temps nous pensons être juste organisés, aimant le travail bien fait, méticuleux et c’est ce que nous devions être … au début et puis le cercle vicieux a commencé pour nous et les autres
Attention Charlotte je ne dis pas que ce soit ton cas
Bonjour Sylviane et Christian,
Il y a une expression québécoise qui dit : « trop, c’est comme pas assez ». C’est bref et c’est très pertinent… Le perfectionniste, c’est ça ! Et on a tous des phases, des sujets, des domaines où on l’est un peu.
Ce que j’aime dans ton article, Sylviane, ce sont les parallèles que tu fais entre chaque description des deux types de perfectionnisme : cela permet d’avoir un outil immédiatement applicable si on passe du toxique au sain. En fait, du « saint » au « sain » !
Merci et à bientôt !
Bernadette
Oui, l’expression du Québec résume bien la problématique du perfectionniste toxique « jamais assez ni bien ni suffisant » toujours, « plus mieux » comme disent les gosses et la vie de nos pauvres perfectionnistes devient un enfer pour eux … et malheureusement les autres
Bonjour Sylviane, alors je connais les deux états car j’ai débuté en tant que perfectionniste toxique et je confirme que l’on n’est jamais content ni de soi, ni des autres.
Petit à petit, j’ai migré vers le perfectionnisme sain de façon obligatoire pour ma santé mentale. Aujourd’hui, le stress est mon alarme et mon meilleur ami, dès qu’il apparaît, j’arrête, je respire et je reviens dans l’instant présent.
J’aime la recherche de la perfection dans ce que je fais mais je garde uniquement les effets positifs de ce chemin.
zenie
Bonjour Zéniue,
Chercher l’excellence est une chose, viser le perfection est un stress permanent et vraiment très très toxique.
Heureusement que tu t’aies arrêté à temps et maintenant tu sais te relaxer ce qui est l’essentiel aussi de la manoeuvre : »se donner du temps pour revenir précisément au temps présent »
Le perfectionniste toxique est sans arrêt en train de se projeter dans le futur, un futur où « les gens » viendront lui pointer du doigt ses erreurs, quel stress
Merci pour ta fidélité
Bonjour Christian,
Bonjour Sylviane,
Merci et bravo pour cet article très pertinent ! En effet, la marge est parfois ténue entre ce qui est bien … et ce qui est « too much » !
Il est important de pouvoir se regarder avec un peu de distance pour éviter de se rendre malheureux inutilement (la perfection n’est pas de ce monde), accorder aux autres ce que l’on s’accorde à soi-même, le « droit à l’erreur » … tout en sachant en fait que ce qu’on appelle « erreur » sert en réalité à l’apprentissage.
Donc, le perfectionnisme dans son absolutisme : « au panier ! »
😉
A bientôt. Amicalement à vous
Philippe
Merci Philippe pour ton commentaire
J’ai été une perfectionniste « toxique » pendant un paquet d’années (de décennies serait plus exact) et j’ai vraiment enquiquiné mon monde, jamais assez bien rangé à la maison, jamais rien de bien fait toujours quelque chose à dire et redire, tout ça traduisait bien sûr mon manque de confiance en moi
Comment s’en sortir eh bien se rendre compte déjà que l’on est « toxique » pour l’entourage et surtout pour nous, c’est déjà la moitié du chemin puis ensuite travailler sur soi mais je donnerai les exercices dans un prochain article